Les marchés privés connaissent une montée en flèche de leur pertinence dans le domaine de la gestion de patrimoine. Autrefois réservés à un cercle restreint d'investisseurs institutionnels, ces marchés deviennent progressivement accessibles à un public plus large, permettant aux investisseurs individuels de diversifier leurs portefeuilles de manière stratégique. Dans un contexte où la volatilité des marchés publics suscite des inquiétudes légitimes, les opportunités offertes par les marchés privés - capital-investissement, dette privée, immobilier non coté - se démarquent comme des alternatives à considérer sérieusement. Le potentiel européen face à la domination américaine L'investissement dans les marchés privés présente des opportunités considérables, comme en témoigne le projet d'EQT d'investir 250 milliards d'euros en Europe au cours des cinq prochaines années. Cette initiative vise à dynamiser l'accès aux capitaux en Europe, où les marchés privés attirent environ 60% de capital en moins que ceux des États-Unis - un différentiel qui mérite analyse. En 2023, alors que les transactions aux États-Unis atteignaient une valeur moyenne d'environ 800 millions de dollars, celles en Europe plafonnaient à 500 millions. Paradoxalement, le marché européen a enregistré une augmentation des investissements en R&D de 9,8%, surpassant la croissance de 5,9% observée aux États-Unis. Plus surprenant encore, l'Allemagne a reçu davantage d'investissements directs étrangers que les États-Unis en 2023 (410 milliards d'euros contre 406 milliards). L'attractivité des investissements en infrastructures en Europe se renforce, représentant une part significative des flux d'investissements privés. Cette tendance offre des opportunités pour les investisseurs individuels cherchant à se positionner dans des marchés …
les marchés privés : une classe d’actifs à saisir pour diversifier votre patrimoine

Les marchés privés connaissent une montée en flèche de leur pertinence dans le domaine de la gestion de patrimoine. Autrefois réservés à un cercle restreint d’investisseurs institutionnels, ces marchés deviennent progressivement accessibles à un public plus large, permettant aux investisseurs individuels de diversifier leurs portefeuilles de manière stratégique. Dans un contexte où la volatilité des marchés publics suscite des inquiétudes légitimes, les opportunités offertes par les marchés privés – capital-investissement, dette privée, immobilier non coté – se démarquent comme des alternatives à considérer sérieusement.
Le potentiel européen face à la domination américaine
L’investissement dans les marchés privés présente des opportunités considérables, comme en témoigne le projet d’EQT d’investir 250 milliards d’euros en Europe au cours des cinq prochaines années. Cette initiative vise à dynamiser l’accès aux capitaux en Europe, où les marchés privés attirent environ 60% de capital en moins que ceux des États-Unis – un différentiel qui mérite analyse.
En 2023, alors que les transactions aux États-Unis atteignaient une valeur moyenne d’environ 800 millions de dollars, celles en Europe plafonnaient à 500 millions. Paradoxalement, le marché européen a enregistré une augmentation des investissements en R&D de 9,8%, surpassant la croissance de 5,9% observée aux États-Unis. Plus surprenant encore, l’Allemagne a reçu davantage d’investissements directs étrangers que les États-Unis en 2023 (410 milliards d’euros contre 406 milliards).
L’attractivité des investissements en infrastructures en Europe se renforce, représentant une part significative des flux d’investissements privés. Cette tendance offre des opportunités pour les investisseurs individuels cherchant à se positionner dans des marchés en expansion. Toutefois, le retard européen en matière de profondeur de marché reste significatif face à la machine américaine.
Tendances actuelles transformant le paysage d’investissement
Les marchés privés se positionnent désormais comme une classe d’actifs incontournable pour les investisseurs fortunés. D’après le Baromètre Thématique BNP Paribas 2025, une majorité des distributeurs (71%) et des investisseurs institutionnels (63%) intègrent des stratégies thématiques centrées sur les actifs privés.
L’accessibilité s’améliore grâce au développement de plateformes technologiques et à des évolutions réglementaires significatives. Des structures de fonds plus liquides, ainsi que des réglementations comme l’ELTIF 2.0, facilitent l’entrée des investisseurs particuliers. Selon le Boston Consulting Group, les actifs sous gestion dans les marchés privés devraient atteindre 3 000 milliards de dollars d’ici 2030, avec une participation croissante des investisseurs individuels.
Parallèlement, l’intelligence artificielle s’intègre progressivement dans la gestion de patrimoine, avec des outils comme les chatbots utilisés par des banques comme BoursoBank. Cependant, les établissements traditionnels maintiennent une approche prudente, privilégiant le contact humain pour les conseils personnalisés sur des allocations complexes.
Les stratégies de diversification prennent également de l’importance, notamment via des investissements dans les infrastructures et les énergies renouvelables. En 2024, une proportion significative des transactions d’infrastructure sur les marchés développés se concentrait sur des montants inférieurs à 1 milliard de dollars, illustrant l’intérêt croissant pour le marché intermédiaire, plus accessible aux fortunes familiales et aux investisseurs privés.
« Les marchés privés s’imposent comme une composante essentielle de la gestion de patrimoine moderne, offrant des opportunités de croissance et de diversification pour les investisseurs avertis. »
Stratégies d’investissement pour naviguer dans les marchés privés
Pour tirer parti des opportunités offertes par les marchés privés, les investisseurs fortunés peuvent adopter plusieurs approches complémentaires et raisonnées.
La diversification de portefeuille constitue le premier pilier stratégique. Investir dans différentes classes d’actifs privés permet d’élargir l’exposition au-delà des marchés cotés traditionnels. On estime que le capital-investissement a généré des rendements nets annuels moyens de 15% au cours des 15 dernières années, surperformant l’indice MSCI All Country World qui a enregistré environ 10% sur la même période. Cette surperformance mérite toutefois d’être nuancée par la moindre liquidité et les frais souvent plus élevés des véhicules d’investissement privés.
L’engagement dans des produits d’investissement socialement responsables représente une tendance de fond. Ce type d’investissement permet d’aligner performance financière et impact positif sur la société ou l’environnement. En 2024, 87% des détenteurs d’obligations vertes ont déclaré leur intention de maintenir ou d’augmenter leurs investissements dans ce domaine. Attention cependant au risque de « greenwashing » et à la nécessité de vérifier la substance des engagements ESG des fonds.
L’utilisation de stratégies alternatives joue un rôle crucial dans la résilience du portefeuille, particulièrement en périodes de forte volatilité des marchés publics. Ces approches peuvent inclure des stratégies de valeur relative, d’arbitrage ou de rendement absolu, qui visent à générer des performances décorrélées des indices traditionnels.
La planification des liquidités constitue un aspect souvent négligé mais fondamental. Les marchés privés imposent généralement des périodes d’immobilisation du capital pouvant aller de 5 à 10 ans. Une allocation stratégique doit donc prévoir les besoins futurs en liquidités tout en gérant les périodes de blocage associées à ces investissements. La fiscalité française, notamment l’IFI pour les investissements immobiliers, doit également être intégrée dans cette planification.
Enfin, la surveillance des tendances sectorielles permet d’identifier les opportunités émergentes. Investir dans des secteurs en pleine croissance tels que la technologie, la santé ou les énergies renouvelables est crucial pour optimiser la performance. Une majorité des Family Offices se concentre désormais sur le capital de PME et d’ETI dans ces domaines stratégiques, profitant des dispositifs fiscaux français favorables comme la réduction d’impôt pour souscription au capital de PME.
Une évolution structurelle plutôt qu’une mode passagère
Les marchés privés s’imposent comme une composante essentielle de la gestion de patrimoine moderne, offrant des opportunités de croissance et de diversification pour les investisseurs avertis. Ces marchés peuvent servir de complément stratégique aux investissements cotés tout en fournissant un accès à des actifs à forte valeur ajoutée, notamment dans des secteurs en pleine expansion comme les infrastructures et les technologies vertes.
La dimension ESG joue désormais un rôle fondamental dans ces décisions d’investissement. Intégrer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance n’est plus seulement une option éthique mais une nécessité pour gérer les risques et saisir les opportunités d’un monde en transformation rapide.
Face aux défis économiques contemporains – inflation persistante, transitions énergétique et numérique, tensions géopolitiques – les investisseurs doivent considérer les marchés privés non seulement pour leurs bénéfices financiers potentiels, mais aussi pour leur capacité à contribuer à un portefeuille résilient. Toutefois, cette classe d’actifs exige une expertise spécifique, une capacité à immobiliser des capitaux sur le long terme et une compréhension fine des structures juridiques et fiscales complexes qui les encadrent.
L’accès aux meilleures opportunités reste par ailleurs un défi majeur pour les investisseurs individuels, même fortunés, face aux grands institutionnels qui dominent encore largement ces marchés. La démocratisation des marchés privés est en marche, mais elle n’effacera pas de sitôt les avantages structurels des acteurs les plus puissants.











