Donor-Advised Funds : comment les fonds conseillés par des donateurs soutiennent la générosité en période d’incertitude

La générosité américaine résiste aux incertitudes économiques grâce aux DAF La philanthropie américaine démontre une résilience remarquable face aux turbulences économiques. Malgré un contexte financier incertain, les Américains maintiennent leur engagement caritatif, notamment via les fonds conseillés par des donateurs (Donor-Advised Funds ou DAF), un mécanisme philanthropique encore peu développé en France mais qui connaît un essor considérable outre-Atlantique. Une générosité qui défie la conjoncture économique Les données récentes révèlent un paradoxe intéressant : alors que l'économie traverse des zones de turbulence, la générosité des Américains reste solide. Environ 70% des Américains ont effectué des dons caritatifs au cours du dernier semestre, témoignant d'un ancrage profond de la culture philanthropique dans la société américaine. Plus révélateur encore, 87% des donateurs prévoient de maintenir ou d'augmenter leurs contributions dans les six prochains mois. Cette tendance s'explique en partie par l'efficacité des fonds conseillés par des donateurs, qui permettent aux particuliers de réaliser des dons tout en bénéficiant d'avantages fiscaux immédiats, même si l'attribution effective des fonds aux organisations caritatives peut être différée. L'écart est significatif : les détenteurs de DAF donnent en moyenne 1 586 dollars contre 615 dollars pour les autres donateurs. L'essor spectaculaire des DAF dans le paysage philanthropique américain Le développement des DAF constitue l'un des phénomènes les plus marquants de la philanthropie contemporaine aux États-Unis. En 2023, les actifs gérés par ces véhicules ont atteint 251,52 milliards de dollars, en progression de 9,9% par rapport à l'année précédente. Le nombre de comptes DAF a également connu une …

La générosité américaine résiste aux incertitudes économiques grâce aux DAF

La philanthropie américaine démontre une résilience remarquable face aux turbulences économiques. Malgré un contexte financier incertain, les Américains maintiennent leur engagement caritatif, notamment via les fonds conseillés par des donateurs (Donor-Advised Funds ou DAF), un mécanisme philanthropique encore peu développé en France mais qui connaît un essor considérable outre-Atlantique.

Une générosité qui défie la conjoncture économique

Les données récentes révèlent un paradoxe intéressant : alors que l’économie traverse des zones de turbulence, la générosité des Américains reste solide. Environ 70% des Américains ont effectué des dons caritatifs au cours du dernier semestre, témoignant d’un ancrage profond de la culture philanthropique dans la société américaine. Plus révélateur encore, 87% des donateurs prévoient de maintenir ou d’augmenter leurs contributions dans les six prochains mois.

Cette tendance s’explique en partie par l’efficacité des fonds conseillés par des donateurs, qui permettent aux particuliers de réaliser des dons tout en bénéficiant d’avantages fiscaux immédiats, même si l’attribution effective des fonds aux organisations caritatives peut être différée. L’écart est significatif : les détenteurs de DAF donnent en moyenne 1 586 dollars contre 615 dollars pour les autres donateurs.

L’essor spectaculaire des DAF dans le paysage philanthropique américain

Le développement des DAF constitue l’un des phénomènes les plus marquants de la philanthropie contemporaine aux États-Unis. En 2023, les actifs gérés par ces véhicules ont atteint 251,52 milliards de dollars, en progression de 9,9% par rapport à l’année précédente. Le nombre de comptes DAF a également connu une croissance substantielle, avec 1,78 million de comptes actifs et une valeur moyenne par compte de 141 120 dollars.

Cette croissance s’est poursuivie en 2025, avec une augmentation de 34% des dons effectués via ces structures par rapport à l’année précédente, totalisant près de 8,9 milliards de dollars. Vanguard Charitable, l’un des principaux gestionnaires de DAF, a notamment enregistré une hausse de 30% des fonds distribués entre janvier et juin 2025.

Un impact concret sur les communautés et les causes d’urgence

Les DAF ne se contentent pas d’accumuler des actifs – ils jouent un rôle crucial dans le financement des causes critiques. Leur flexibilité permet notamment une réactivité exceptionnelle face aux situations d’urgence. En témoignent les 13 000 dons totalisant 110 millions de dollars mobilisés pour les secours en cas de catastrophe.

Cette capacité à répondre rapidement aux besoins urgents constitue l’un des atouts majeurs de ce mécanisme philanthropique. Les fonds sont dirigés vers des domaines variés :

  • Le soutien aux causes humanitaires avec des interventions rapides lors de catastrophes naturelles
  • Les initiatives environnementales et services sociaux pour les populations vulnérables
  • Les programmes d’éducation et de santé visant à améliorer le bien-être à long terme

Comme le souligne un expert du secteur : « La générosité ne s’arrête pas en période d’incertitude, elle croît. » Cette observation reflète une réalité paradoxale : les périodes difficiles peuvent renforcer la conscience collective des besoins sociaux et stimuler l’élan de solidarité.

Un modèle philanthropique à observer pour la France

Si le modèle des DAF reste encore marginal en France, son succès aux États-Unis mérite l’attention des acteurs de la philanthropie hexagonale. La flexibilité fiscale combinée à une gouvernance simplifiée pourrait inspirer de nouvelles approches pour encourager la générosité des Français.

Cependant, les différences culturelles et fiscales entre les deux pays nécessitent une adaptation plutôt qu’une simple transposition. La tradition philanthropique américaine, profondément ancrée dans la culture et soutenue par un cadre fiscal incitatif, diffère sensiblement du modèle français où l’État joue traditionnellement un rôle plus central dans le financement des causes d’intérêt général.

L’exemple américain démontre néanmoins qu’une culture du don solidement établie peut résister aux aléas économiques et même se renforcer en période d’incertitude. Chaque contribution, quelle que soit son ampleur, participe à un mouvement collectif dont l’impact dépasse largement la somme des dons individuels.

La résilience de la philanthropie américaine face aux défis économiques témoigne ainsi d’une vérité fondamentale : la générosité n’est pas un luxe réservé aux périodes d’abondance, mais une valeur qui trouve souvent sa plus belle expression dans les moments où elle est la plus nécessaire.