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La dette privée : comprendre cette classe d’actifs et ses opportunités

Souvent moins mise en avant que le private equity ou l’immobilier, la dette privée est pourtant la troisième plus grande classe d’actifs parmi les investissements alternatifs et mérite toute votre attention.

Comme tout investissement alternatif, la dette privée offre un double avantage : des rendements attractifs et une faible corrélation avec les marchés publics. En période de turbulences économiques, elle constitue un excellent levier de diversification pour renforcer un portefeuille.
En tant qu’instrument de financement, la dette privée se distingue des autres classes d’actifs, nécessitant une compréhension spécifique. Voici un aperçu des éléments à prendre en compte et des stratégies à adopter pour investir avec succès.

Qu’est-ce que la dette privée ?

Contrairement aux obligations d’État cotées en bourse et notées publiquement, de nombreuses entreprises n’ont pas accès à ce type de financement. Historiquement, les petites et moyennes entreprises se tournaient vers les banques pour financer leurs activités, leurs acquisitions ou leur expansion.
Suite à la crise de 2008, la réglementation bancaire s’est durcie, compliquant l’accès aux financements traditionnels. Des lois comme le Dodd-Frank Act ont freiné, voire bloqué, l’octroi de prêts pour certaines entreprises. C’est dans ce contexte qu’une nouvelle industrie de la dette privée a émergé, permettant à des investisseurs de prêter des capitaux à des taux proches de ceux des banques.
Le prêt direct est la forme la plus simple de dette privée, remplaçant un crédit bancaire par un prêt financé de manière privée. Comme pour un prêt bancaire classique, l’emprunteur doit démontrer une capacité solide à rembourser.
Une autre forme courante de dette privée est le financement mezzanine, qui propose une conversion en actions en cas de défaillance, tout en conservant une priorité sur les actions ordinaires. D’autres stratégies plus spéculatives existent, comme l’investissement dans des prêts en difficulté, visant des entreprises confrontées à des risques spécifiques (comme des litiges).
La dette privée se popularise également pour financer des projets d’infrastructure ou immobiliers, où les flux de trésorerie garantissent le remboursement des prêts.

Pourquoi investir dans la dette privée ?

En plus des avantages traditionnels des investissements alternatifs — rendements attractifs, diversification et faible corrélation avec les marchés publics —, la dette privée présente des bénéfices distincts qui en font une option privilégiée pour les investisseurs cherchant à diversifier leur portefeuille avec des actifs non cotés.

Rendements prévisibles et moindre risque
Contrairement au private equity ou à l’immobilier, la dette privée offre des rendements fixes, garantissant une source de revenus réguliers. En cas de défaillance de l’emprunteur, les créanciers ont la priorité sur les actionnaires, ce qui réduit le risque de perte en capital. Cette position privilégiée, souvent assortie de garanties sur des actifs tangibles ou de fiducies, renforce la sécurité des investisseurs.

Flexibilité et personnalisation des conditions de financement
Les prêteurs privés ont l’avantage de pouvoir adapter les termes des prêts en fonction des besoins spécifiques des entreprises emprunteuses, contrairement aux banques traditionnelles qui imposent souvent des critères rigides. Cela se traduit par des conditions de remboursement sur mesure, des structures de dette innovantes et des échéances adaptées au cycle de vie des projets financés. En retour, cette flexibilité favorise une relation de confiance entre prêteurs et emprunteurs, renforçant les perspectives de succès des entreprises financées.

Accès à des secteurs innovants et en croissance
La dette privée ouvre la porte à des secteurs souvent inaccessibles aux investisseurs traditionnels, comme les énergies renouvelables, les infrastructures, ou encore les technologies émergentes. En effet, les entreprises évoluant dans ces secteurs se tournent de plus en plus vers les financements alternatifs pour éviter les contraintes des banques classiques. Cela permet aux investisseurs de diversifier leur portefeuille en s’exposant à des industries à fort potentiel de croissance, tout en bénéficiant de rendements stables.

Diversification géographique et sectorielle
Les opportunités de dette privée ne se limitent pas à un secteur ou à une région géographique spécifique. En diversifiant leurs placements sur plusieurs marchés ou industries — que ce soit la santé, la technologie ou les infrastructures —, les investisseurs peuvent équilibrer leur portefeuille et réduire leur exposition au risque d’un marché ou d’un secteur en particulier. Par exemple, un investisseur peut financer simultanément un projet immobilier en Europe et une entreprise technologique en Asie, exploitant ainsi les dynamiques de croissance de chaque région.

Impact positif et investissements ESG
De plus en plus, la dette privée intègre des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans ses processus de sélection de projets. Les investisseurs ont ainsi l’opportunité de financer des initiatives durables, comme des projets d’énergie verte, tout en s’assurant de bénéficier de rendements attractifs. Cela leur permet non seulement de diversifier leurs actifs mais aussi de s’engager activement dans des causes à impact positif, alignant ainsi leurs valeurs personnelles avec leurs choix d’investissement.

Gestion active et contrôle accru
Les investisseurs en dette privée ont souvent la possibilité de s’impliquer dans la gestion de leurs placements, ce qui les distingue des placements traditionnels en actions ou obligations cotées. En collaborant étroitement avec les entreprises financées, ils obtiennent un contrôle accru sur l’évolution de leurs investissements et peuvent influencer des décisions stratégiques clés pour maximiser la rentabilité. Cela favorise une approche proactive et préventive, limitant les risques de défaillance.

Résilience en périodes de volatilité
En période d’incertitude économique ou de volatilité sur les marchés publics, la dette privée se distingue par sa résilience. Étant moins corrélée aux fluctuations des marchés boursiers, elle permet de stabiliser un portefeuille et de préserver des rendements réguliers, même en période de crise. Les investisseurs bénéficient ainsi d’une protection contre les chocs économiques tout en conservant un potentiel de gain attractif.

La dette privée en 2024

Les régulations post-crise ont ouvert un champ d’opportunités pour les prêteurs privés, comblant le vide laissé par les banques. En dix ans, la demande pour les prêts privés a été multipliée par dix.
Avec la montée récente de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis, nous entrons dans une nouvelle ère où le coût des prêts privés augmente. Dans ce contexte économique, les PME chercheront à diversifier leurs sources de financement, donnant à la dette privée un rôle clé en tant que “capital de marché baissier”.
Certains segments de la dette privée sont mieux adaptés à ces nouvelles conditions. Par exemple, les titres à taux variable offrent une protection contre l’inflation si celle-ci persiste.

Accéder aux fonds de dette privée

Le secteur de la dette privée a connu une expansion rapide, ouvrant de nombreuses options, parfois complexes, pour les investisseurs.
Les plateformes en ligne permettent désormais aux investisseurs particuliers de devenir prêteurs (ex. : Cadence, Groundfloor). D’autres structures, comme les Business Development Companies (BDC), prêtent aux PME et sont accessibles sur les marchés publics.
Cependant, nous pensons que les rendements les plus intéressants se trouvent dans les fonds de dette privée gérés par des experts, suivant des stratégies diversifiées (comme le financement mezzanine). Bien que ces fonds aient historiquement été réservés aux institutionnels, certains sont désormais accessibles aux particuliers, ouvrant de nouvelles perspectives d’investissement.